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Le sacrement des heures fragiles

Le sacrement des heures fragiles

Allez, avouez que c’est quand même un peu bizarre cette histoire de pèlerinage de Jésus, à Jérusalem, avec ses parents, alors qu’il a 12 ans. La « sainte famille » passe là-bas quelques jours, un peu comme nous on vient à Lourdes. Et voilà qu’au moment de reprendre « le train jaune » pour revenir à Nazareth, le petit manque à l’appel…

Ce qui est étrange dans ce récit c’est que Marie et Joseph ne s’en aperçoivent pas tout de suite. Ils sont d’abord persuadés que leur enfant est là, quelque part, avec les autres… Ce qui est très intéressant à observer, c’est qu’ils vont d’abord chercher à le retrouver dans leur milieu habituel, « dans leurs connaissances », précise l’évangile… Mais ils ne le trouvent pas !

Cette affaire-là me parle beaucoup parce que quelquefois dans la vie, on a l’impression que le Bon Dieu se dérobe. A certaines heures de la vie, on peut avoir l’impression qu’il n’est plus là ! J’espère ne pas être le seul à qui cela arrive !

Tout comme Joseph et Marie qui vont finalement se décider à quitter la caravane des pèlerins, il n’y a quelquefois pas d’autres solutions, pour retrouver ce Dieu absent qui fait problème, que de faire quelques pas de côté, d’accepter de quitter nos petits schémas religieux, nos petites certitudes, nos petites sécurités, nos petits conforts spirituels et nos discours conventionnels…

La première chose qu’on peut entendre ce matin, c’est que Dieu est toujours au-delà. On le croit ici, il est ailleurs… Rappelez-vous le matin de Pâques lorsque les femmes viennent au jardin de la tombe pour embaumer celui qu’elles aiment. Elles s’entendent dire qu’il n’est pas là. Il faut chercher ailleurs et s’en aller en Galilée. On ne pourra jamais enfermer Dieu dans des formules, des prières ou des rites…

Ils reviennent sur leurs pas, font le tour des rues et des courées de Jérusalem. Ils interrogent les commerçants et les badauds, puis ils vont jusqu’au Temple. Surprise ! Jésus est assis là, au milieu des docteurs de la Loi, des spécialistes de l’Écriture et des savants. En train de causer, de discuter de Dieu, de répondre aux questions… A l’aise. L’évangile précise qu’il a fallu trois jours pour le retrouver ! Cela ne vous rappelle rien ?

Quelle mouche l’a donc piqué ? On peut faire une lecture rapide et dire qu’il a fait, comme on dit, « une crise d’adolescence » et qu’il avait décidé de faire une petite fugue… Mais je pense que ce n’est pas ça….

Si Jésus décide de rester dans le Temple, c’est tout le contraire d’une fugue ! En restant là, il reste « à la maison ». Il est « chez lui ». C’est pour lui, au moins dans un premier temps – mais l’histoire montrera ensuite qu’il bougera sur ce point – une façon de dire que ce lieu est comme son essentiel… Il sait que le Temple, où l’on croit que Dieu habite, est comme son port d’attache…

Un port d’attache.
C’est capital pour nous de comprendre qu’on ne peut pas vivre si on n’a pas un port
d’attache. Regardez Bernadette, quel est son port d’attache ? L
a mémoire de la rencontre de « la Dame ».
Quel est le port d’attache de Marie ? La confiance absolue en ce Dieu « qui élève les
humbles ».

Quel est votre port d’attache ?
Oh, ce n’est pas le Temple de Jérusalem, et ce n’est peut-être pas forcément un lieu : ça peut être une parole qu’un jour quelqu’un a prononcé sur vous et qui vous fait vivre, un « je t’aime » entendu, une parole d’évangile qui vous a un jour brûlé le coeur et qui conduit mystérieusement votre vie, ou une rencontre qui vous a un jour mis ou remis sur la route…
Quel est votre port d’attache, sans lequel vous ne pourriez pas vivre ?

Raphaël Buyse
Extrait du texte écrit pour le sacrement des malades
A retrouver sur : https://raphaelbuyse.wordpress.com/
Lourdes – 12 juin 2021

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